Si tout va bien, pourquoi pas vous ?

Brèves du meilleur des mondes

Dans une publication de l’INSERM présentant « la synthèse et les recommandations d’un groupe d’experts réunis pour répondre à la demande de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) concernant les consommations de médicaments psychotropes et le phénomène de pharmacodépendance« , une étude qui « s’appuie sur les données scientifiques disponibles en date du second semestre 2011« , on peut lire que : « Les sujets consommateurs de médicaments psychotropes sont majoritairement des femmes : 23 % versus 13 % chez les hommes au cours de l’année écoulée« , que « quelle que soit la classe des médicaments psychotropes, leur usage est plus élevé chez les femmes, notamment pour les antidépresseurs et anxiolytiques« , mais aussi que « le taux annuel de personnes avec remboursement de médicaments psychotropes est plus élevé chez les femmes (31 %) que chez les hommes (17 %). »

Homme : littéralement “né de la terre”, homo se rattache à une racine indoeuropéenne, °ghyom- “terre”. Attesté en 980 sous les formes hom et om, cette racine donnera notamment notre pronom “on”. En français le genre masculin est un genre non-marqué, c’est-à-dire qu’il est censé recouvrir la totalité des êtres humains. Le genre féminin est marqué au contraire en ce qu’il ne peut désigner que des êtres biologiquement féminins. Et nous nous rappelons toutes de nos premiers cours de grammaire pendant lesquels on nous inculqué que le masculin l’emporte sur le féminin (à ce moment-là les garçons de la classe ont en général poussé des cris de joie haineux). On se rappellera aussi des cours d’histoire sur la Révolution Française et le 19ème lors desquels, lorsqu’on parle de suffrage universel, “universel” n’inclut évidement pas les porteuses d’utérus. En ancien français hom, hum, home, est issu du latin hominen “être humain”. à partir de ce sens général plusieurs utilisations du terme ont eu cours : “créature raisonnable” par opposition à fera “bête féroce”, ou au singulier “vivant” par opposition aux morts et aux dieux. Homo s’est par ailleurs lentement substitué au mot vir qui a donné en français “viril” et “vertu” par exemple.  Il est tout aussi intéressant de constater que dans le mot “homosexuel”, la racine homo- est usitée au sens de “semblables”. Les hommes sont la référence même. Les hommes sont des semblables, des pairs. Alors que les femmes n’existent que par leur soumission à leur fonction sociale maternelle, en étymologie uniquement, bien entendu.

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L’Indice de Pearl est un calcul, une technique de mesure de l’efficacité des méthodes de contraception. C’est cet indice qui est publié quand on parle de méthodes contraceptives. Il va de soi qu’il faudrait distinguer clairement l’efficacité théorique, c’est-à-dire une efficacité testée en laboratoire, d’une efficacité pratique qui prenne en compte nos vies et le bordel qui va avec. C’est souvent l’efficacité théorique qui est mise en avant dans les plaquettes informatives sur la contraception. C’est elle qui s’est imprimée dans nos cerveaux, qu’on nous rabâche, et qui contribue à nous faire croire que nous sommes la seule à être aussi nulle de tomber enceinte même contraceptée. C’est ce qui contribue à nous faire nous sentir coupable de ne pas coller aux chiffres scientifiquement prouvés d’une méthode contraceptive. Faut-il vraiment rappeler que nous ne pratiquons que rarement du sexe sur une paillasse de laborantin ? Doit-on encore et toujours rappeler qu’il nous arrive de vivre pour de vrai, et pas toujours conformément à des protocoles établis ? A titre d’exemple, si la pilule est efficace à 99,7 % en usage théorique, elle ne l’est plus qu’à 92 % en usage pratique. 8 femmes sur 100, plutôt que 0,3. C’est vrai que c’était dur de rentrer toute entière, à soi toute seule dans ce 0,3 %. à croire qu’on est censées ne pas exister.
Les chiffres se trouvent sur internet assez simplement, on ne va pas en raconter plus. Parce que tout ça c’est surtout pour dire : il faut que nous sachions nous féliciter tous les mois de n’être pas tombées enceintes si c’est notre souhait, que nos amants nous congratulent à la hauteur de ce que nous subissons pour deux, et que, jamais plus, nous ne nous sentions coupables de n’avoir pas la vie d’une rate de labo.

Femme est issue du latin femina. Femina est un participe passé passif, signifiant à l’origine “qui est sucé, qui allaite”. Cette racine prend sa source bien avant d’exister en latin, dans la racine indo-européenne °dhé- “téter”. Les femmes sont nommées par leur fonction nourricière. La racine °dhé-  est aussi à l’origine de notre mot “fellation”qui vient de fellare, “sucer” par exemple. Femina a d’abord eu le sens de “femelle d’animal” puis de “femme” et d’ “épouse”.