Préambule n°5

  • preambuleimageSans remède est composé d’ anti-professionnel.les de la santé et du social.
  • Sans remède est un journal sur le pouvoir psychiatrique et la médicalisation et l’administration de nos vies, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique.
  • Sans remède ne reprend pas à son compte les termes de malade, d’usager, de soigné. Nous sommes des individu.es avec leurs histoires, leurs aliénations, leurs contradictions, leurs souffrances, leurs plaisirs, leurs combats, irréductibles à des symptômes.
  • Sans remède n’est pas a priori contre la prise de médicaments et le recours aux professionnels de la santé, mais refuse l’injonction systématique au soin et à la médication.
  • Sans remède parle d’enfermements, d’emprises médicale et médico-sociale et de leurs effets, autant dans les murs qu’en dehors. L’exercice de ces pouvoirs n’est pas le seul fait des médecins et autres experts, il nous implique toutes et tous. Il requiert notre acceptation douce ou violente.
  • Sans remède ne propose pas de critique constructive pour penser un nouveau système de santé. N’importe quel soutien apporté à l’autre ou rapport de soin devient critiquable dès lors qu’il s’institutionnalise. Il ne s’agit pas ici de réinventer l’hôpital ou un quelconque autre lieu de soin.
  • Sans remède n’est pas qu’un journal papier, c’est aussi une tentative, avec les moyens du bord, de s’organiser ensemble pour éviter le plus possible d’avoir recours à l’institution.
  • Sans remède ne laisse pas de tribune aux membres de l’institution médicale, car d’autres moyens d’expression sont à leur disposition, au service de ce pouvoir.

Face aux emprises de la psychiatrie et de la médecine, il s’avère nécessaire de poursuivre la critique, dans la perspective de se défendre et de s’organiser.

Ouverture

sansremedecinq8L’équipe qui a conçu la revue que vous avez entre les mains s’est considérablement étoffée. De nouvelles plumes et sensibilités ont rejoint le projet, contribuant à élargir son propos, une orientation déjà amorcée dans le numéro 4.

Sans remède garde pour vocation de diffuser et susciter des paroles que tout condamnait à rester confinées derrière les murs ou dans la solitude des parcours psychiatriques. De tisser du commun entre des vécus, pas aussi singuliers et peu partageables que l’institution voudrait nous le faire croire. De souligner à quel point l’HP reste le lieu d’antagonismes irréconciliables entre les personnes qui y exercent leur pouvoir, qui sont considérées comme en possession du savoir et sont libres d’y circuler et d’en sortir, et celles qu’on y enferme et sur lesquelles ce pouvoir et ce savoir s’exercent. Et ainsi, de penser la psychiatrie en termes politiques et contribuer à en refaire un terrain de luttes.

Le terme psychiatrisé.es s’inscrit pour nous dans cette perspective. Il témoigne de notre volonté de nous défaire des mots de la psychiatrie : se reconnaître comme psychiatrisé.es nous permet de nous définir contre la psychiatrie plutôt que de nous laisser définir par elle. Nous subissons toutes et tous le pouvoir psychiatrique, que ce soit de la manière la plus abjecte dans ses murs ou de façon plus pernicieuse hors les murs. La psychiatrie de secteur, la banalisation de la prescription de psychotropes, la psychologisation à chaque instant dans les espaces institutionnels ou informels, la présence à chaque coin de rue de psychothérapeutes et coachs en tout genre, participent de cette emprise. Mais nous ne sommes pas seulement les objets de cette domination psychiatrique, nous en sommes aussi les agent.es en ce sens que nous véhiculons toutes et tous cette distinction, qu’elle fabrique entre le normal et le pathologique.

sansremedecinq6Il est évident que la psychiatrie contribue au maintien de l’ordre social. Ne s’intéresser qu’à elle seule laisserait entendre que nous avons à faire ici à un objet séparé.
En la critiquant, nous avons appréhendé des processus de gestion, d’infériorisation, d’avilissement, d’expertise, d’administration qui nous semblent être efficients pour construire une critique du pouvoir médical, entre autres.
De même, ce que la psychiatrie révèle de la gestion sociale et de l’administration du « cheptel humain » nous paraît pertinent pour élaborer une critique du système médico-social. Un dispositif qui se resserre de plus en plus fortement à mesure qu’il s’applique sur les classes les plus pauvres, les plus dominées de la population.

Le journal ne dérogera pas à certains principes. Nous conserverons une attention particulière à ce que les témoignages des personnes confrontées ou ayant été confrontées aux institutions médicales et médico-sociales gardent une place majeure. Nous tenons à ce que seule la parole de psychiatrisé.es, médicalisé.es ou administré.es (entendre personnes soumises à l’autorité d’une administration) ait sa place dans le journal, afin qu’aucune parole de soignants ou d’institutionnels – aussi sympathiques et/ou critiques soient-ils – ne vienne réduire leur portée. L’antagonisme est réel. Les paroles de noirs.es ou de blancs ne peuvent pas être mises sur le même plan quand on parle de racisme. Idem pour les paroles de femmes et d’hommes quand on parle de sexisme ; de prolétaires et de patrons lorsqu’on parle d’exploitation.

Nous réalisons l’objet-journal à plusieurs. Pour ce numéro, nous avons été une dizaine à écrire ensemble ou séparément, à relire nos textes collectivement, à les affiner au cours de discussions. Ainsi, c’est en commun que nous élaborons une critique des pouvoirs psychiatrique, médical et médico-social. C’est ce qui nous permet de porter collectivement les textes écrits pendant le temps de rédaction. Chacun.e restant libre évidemment de conserver les termes et tournures qui lui tiennent à cœur, de féminiser ses écrits (Cf. À propos de la féminisation des textes) ou de préférer contourner les règles grammaticales et orthographiques que l’on nous a enseignées.

sansremedecinq2Nous publions aussi des textes de personnes qui ne sont pas présentes pendant la fabrication du journal. Nous ne retouchons pas ces textes. Nous choisissons de les passer parce qu’ils nous plaisent pour bien des raisons, même s’ils ne correspondent pas exactement à la manière dont nous nous positionnons.

Après vous avoir invité.es dans nos coulisses, nous vous laissons découvrir notre joyeux bordel, un peu éclairé.es sur nos intentions et nos exigences.

Bonne lecture.

Préambule n°4

  • Sans remède est composé d’une équipe d’anti-professionnels de la santé, à croissance exponentielle, qui rit parfois malgré son sérieux.
  • Sans remède est un journal sur le pouvoir psychiatrique et la médicalisation de nos vies, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique.
  • Capture d’écran 2014-05-28 à 02.50.04Sans remède ne reprend pas à son compte les termes de malade, d’usager, de soigné. Nous sommes des individus avec leurs histoires, leurs aliénations, leurs souffrances, leurs plaisirs, leurs combats, jamais de symptômes.
  • Sans remède propose l’auto-administration du terme « psychiatrisé-e » à tou-te-s les individu-e-s subissant le pouvoir psychiatrique, dans et hors les murs de l’hôpital.
  • Sans remède n’est pas radicalement contre la prise de médicaments. Nous refusons le recours massif et systématique à la médication.
  • Sans remède parle d’enfermements, du pouvoir psychiatrique et de ses effets, autant dans les murs qu’en dehors. L’exercice de ce pouvoir n’est pas que le fait des médecins, il nous implique toutes et tous. Il requiert notre acceptation de manière douce ou violente.
  • Sans remède ne propose pas de critique constructive pour penser un nouvel enfermement psychiatrique. N’importe quel soutien apporté à l’autre ou rapport de soin devient critiquable dès qu’il s’institutionnalise. Il ne s’agit pas ici de réinventer l’hôpital ou un
    quelconque lieu de soin.
  • Sans remède n’est pas qu’un journal papier, c’est aussi une tentative, avec les moyens du bord, de s’organiser ensemble pour éviter le plus possible d’avoir recours à l’institution.
  • Sans remède ne laisse pas de tribune aux membres de l’institution psychiatrique, car d’autres moyens d’expression sont à leur disposition, au service de ce pouvoir.

Face à la psychiatrie et à la médicalisation du monde, il s’avère nécessaire de poursuivre la critique, dans la perspective de se défendre et de s’organiser.

« Vous êtes sur terre, c’est sans remède »

Préambule n°3

  • Sans Remède est composé d’une équipe d’anti-professionnel-le-s de la santé qui rit parfois malgré son sérieux.
  • Capture d’écran 2014-05-28 à 03.19.26Sans Remède est un journal sur le système psychiatrique, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique.
  • Sans Remède ne voit pas de victimes dans les hôpitaux, mais des psychiatrisé-e-s. Nous sommes des individu-e-s avec leurs histoires, leurs aliénations, leurs souffrances,
    leurs plaisirs, leurs combats, jamais de symptômes.
  • Sans Remède n’est pas radicalement contre la prise de médicaments, mais se pose la question du pouvoir médicamenteux. Nous sommes contre l’usage excessif et systématique du médicament.
  • Sans Remède parle d’enfermements, du pouvoir psychiatrique et de ses effets, autant dans les murs qu’en dehors. Ce pouvoir n’est pas que le fait des médecins, il nous implique toutes et tous. Il requiert notre acceptation de manière douce ou violente.
  • Sans Remède ne propose pas de critique constructive pour penser un nouvel enfermement psychiatrique. N’importe quel soutien apporté à l’autre ou rapport de soin devient critiquable dès qu’il s’institutionnalise. Il ne s’agit pas de réinventer l’hôpital ou un quelconque lieu de soin.
  • Sans Remède n’est pas qu’un journal papier, c’est aussi une tentative de s’organiser ensemble pour éviter le plus possible d’avoir recours à l’institution.
  • Sans Remède ne laisse pas de tribune aux membres de l’institution psychiatrique, car d’autres moyens d’expression sont à leur disposition, au service de ce pouvoir.

Face à la psychiatrie et au monde qui va avec, il s’agit de travailler à sa destruction. Dans l’intervalle, il s’avère nécessaire de se défendre et de s’organiser.

Sans solution.

Préambule n°2

  • Sans remède n’est pas pathologiquement sérieux.
  • Sans remède est un journal sur le système psychiatrique, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique.
  • Sans remède ne voit pas de victimes dans les hôpitaux, mais des psychiatrisé-e-s. Nous sommes des individus avec leurs histoires, leurs aliénations, leurs souffrances, leurs plaisirs, leurs combats, jamais de symptômes.
  • Sans remède parle d’enfermements, du pouvoir psychiatrique et de ses effets, autant dans les murs qu’en dehors. Ce pouvoir n’est pas que le fait des médecins, il nous implique tous et toutes. Il requiert notre acceptation, de manière douce ou violente.
  • Sans remède ne propose pas de critiques constructives pour penser l’enfermement psychiatrique. N’importe quel soutien apporté à l’autre devient critique dès qu’il s’institutionnalise. Il ne s’agit pas de réinventer un quelconque lieu de soin.
  • Sans remède ne laisse pas de tribune aux membres de l’institution psychiatrique car d’autres moyens d’expression sont à leur disposition, au service de ce pouvoir.

Face à la psychiatrie, et au monde qui va avec, il s’agit de travailler à sa destruction. Dans l’intervalle, il s’avérer nécessaire de se défendre et de s’organiser.

Sans solution.

Préambule n°1

  • Sans remède est un journal alimenté par des vécus et des points de vue sur le système psychiatrique. Les textes rassemblés ici proviennent de différentes confrontations au pouvoir psy : “visiteur”, “interné”, “intervenant”. Ces multiples statuts permettent de cartographier un peu l’hôpital psychiatrique et laissent entrevoir que ce pouvoir n’est pas que le fait des médecins; il s’exerce par la contrainte mais aussi par le consentement.
  • Sans remède parle de l’enfermement, de l’autorité psy et de ses effets autant dans les murs qu’en dehors.
  • Sans remède ne propose pas de critique constructive pour penser un nouvel enfermement psychiatrique. Il ne s’agit pas de réinventer l’hôpital.
  • Sans remède ne voit pas de victimes dans les hôpitaux. Nous sommes des personnes avec des histoires, des souffrances, des passés mais jamais de symptômes.
Sans solution.