Pourquoi il faut parler du docteur Hazout

Il me semble que l’on peut affirmer que le viol n’est pas une déviance mais l’intégration la plus poussée et la plus réussie, la finalité même de la construction masculine. Il semble même étonnant que certains hommes en réchappent. On le voit dans bien des conflits armés, on le voit en Syrie aujourd’hui, on l’entend dans trop d’histoires quand elles ont l’espace de se raconter. Et cette construction masculine du mépris de l’intégrité des altérités vulnérables, cette certitude d’être dans son bon droit quand on s’approprie le corps d’autrui, se révèle un cocktail détonnant quand elle s’additionne à la place sociale hyper valorisée qu’est celle de médecin.
C’est ce que j’ai pu constater en suivant dans la presse quotidienne, Libé, Le Monde, Aujourd’hui en France, et sur Internet, le déroulé du procès du Docteur Hazout aux assises de Paris, qui s’est ouvert le 4 février pour durer trois semaines.

Le Dr Hazout, 70 ans, comparaissait libre, pour répondre de viols et d’agressions sexuelles sur six patientes. André Hazout, gynécologue de renom, spécialiste de l’infertilité féminine, au milieu de ses consultations, entre deux fécondations in vitro (FIV), s’arrogeait le droit d’embrasser certaines de ses patientes, de les caresser alors qu’elles étaient nues ou en position gynécologique, et d’aller jusqu’à en pénétrer certaines avant, pendant ou après les examens.
Des femmes qui sont citées à la barre, certaines sont parties civiles, c’est-à-dire que leur parole compte pour l’accusation. Elles sont six dans ce cas de figure, elles sont les victimes officielles. Quatre seront présentes lors des débats. Vingt-sept autres femmes sont citées en qualité de témoins, leur rôle dans le grand théâtre de la justice est de venir éclairer la personnalité de l’accusé. À charge en l’occurrence. En effet, ces vingt-sept-là ont aussi été violées ou agressées par André Hazout, mais comme les faits remontent à plus de dix ans, ils sont prescrits, ils ne comptent plus.

hopital-abandonne-moscou-russie-13Car André Hazout viole des femmes depuis 1985 au moins. On se demandera pourquoi ses patientes n’ont pas parlé plus tôt. Alors laissons-les un peu dire elles-mêmes, par le biais de leurs témoignages, dans quel état d’esprit elles étaient en allant consulter cet homme, souvent leur dernier recours pour avoir un enfant. On ne parlera pas ici de l’injonction faite aux femmes de désirer se réaliser dans la maternité à n’importe quel prix, de préférence un prix qu’elles sont seules à payer, car cette réalité transpire de bien de leurs mots.
L’une d’elle raconte : « Il m’a embrassée, je me suis laissé faire. (…) Il a essayé d’enlever mon haut, j’ai dit non. Il s’est éloigné de moi et j’ai vu qu’il baissait son pantalon. C’était choquant mais que faire ? Partir ? Je n’aurais jamais eu mon enfant. Il m’a emmenée vers le fauteuil et on a eu une relation sexuelle. Au retour, je me suis mise à pleurer, je me sentais coupable. » Une autre : « Quand je me suis retournée, il avait baissé son pantalon. Il était nu. C’était malsain. Je me suis dit « que faire ? » si je pars, je n’aurai jamais d’enfant… » Puis, décrivant un autre rendez-vous : « Il m’a annoncé que la tentative de FIV avait échoué. Et puis il m’a prise par derrière. Je me suis laissée faire. Il fallait l’accepter pour avoir un enfant. C’est comme ça ! » Une autre encore : « J’avais une confiance infinie en lui. J’avais vu tous les pontes, qui m’avaient dit : « Faites le deuil, faites le deuil. » Et j’allais avoir un bébé, j’étais dans l’euphorie. Pour mes parents, pour mon mari, le Dr Hazout, c’était le bon Dieu ! » Après un nouvel examen, pour préparer une seconde grossesse, le ton du médecin change : « Il m’a dit « maintenant, ça suffit » et m’a entraînée derrière le paravent. » Elle subit alors un rapport sexuel non protégé qui aura pour conséquence une grossesse. C’est Hazout lui-même qui pratiquera l’avortement, dans son cabinet, un samedi, par souci de discrétion : « J’avais pris une barrette de Lexomil, il m’a demandé si j’avais peur, je lui ai répondu oui. Il m’a dit : « Je vais te faire l’amour, ça va te détendre. » Il m’a pénétrée et puis il m’a dit : « Bon, on y va » et il a pratiqué l’IVG. Moi, j’étais comme une automate, j’avais l’impression d’un dédoublement » ; « Quand on regarde le contexte de ces deux fois, vraiment, ce n’est pas possible d’avoir été consentante. »

Toutes les paroles des patientes sont signifiantes : « Je me sentais moche, stérile, avec un corps douloureux (…) tout le monde, mon mari, mes parents, attendaient de moi que je fasse un enfant. » Ou « j’avais l’impression que si je m’opposais à lui, je ne serais jamais enceinte. » Ou « j’avais tellement peur qu’il ne s’occupe plus de mon dossier pour avoir un bébé que je n’ai rien dit à personne. » Ou « je me suis dit, c’est comme ça, c’est une chose de plus pour avoir un enfant. J’ai cédé à tout ce qu’il représentait, j’avais peur de perdre son attention. Il a vu que j’étais vulnérable. » Et pour finir, car il est impossible de citer toutes les femmes qui ont eu la force de venir parler, mais parce-que l’on pourra entrevoir ici le machiavélisme d’Hazout : « J’étais en plein traitement, je ne pouvais pas envisager d’arrêter les consultations (…), je savais que j’allais devoir y passer pour avoir mon bébé. » Ou « Quand il m’a conduite à l’acte sexuel, j’étais au tout début d’une nouvelle tentative de fécondation in vitro. C’était impossible d’arrêter ses agissements. À moins de tirer un trait sur mon désir d’enfant… »
André Hazout, par ailleurs, quand il n’était pas en train de violer « pénalement » parlant ses patientes, pratiquait activement un humour plus que douteux : « Il a utilisé un nouveau speculum. Il m’a dit : « Il s’agit d’un bon gros gode ceinture, tu feras moins ta maligne après ça. » Mépris et avilissement ouvrant grandes les possibilités de s’approprier un corps pour son seul bénéfice d’homme blanc doté des pleins pouvoirs symboliques du médecin.

Toutes les patientes, parties civiles ou témoins, ont refusé que les débats se tiennent à huis clos comme c’est la règle générale pour les affaires de viols. Elles avaient déjà trop subi le huis clos du cabinet, le face-à-face avec le médecin, avec celui qui leur répète « on va y arriver », « ça va marcher », « on va le faire, ce bébé » et qu’elles le nomment le « sachant », le « magicien », le « bon Dieu », dont elles admettent qu’il est le seul capable, dans ce moment de leurs vies, de les aider à procréer. Cet homme qui sur son bureau exposait un petit badge sur lequel on pouvait lire « Trust me, I’m a doctor » : « Faites-moi confiance, je suis médecin. »
Elles se sont soutenues dans leur parole, en étant présentes pour les auditions des unes et des autres. Vingt-sept sont venues témoigner de faits prescrits, sans espoir de contrepartie autre que de participer à faire cesser les agissements d’André Hazout. Certaines femmes ont fait le choix de ne pas se constituer parties civiles mais ont décidé de témoigner lors de l’enquête « pour que cela s’arrête ». « Je me suis sentie coupable, sans doute d’autres femmes avaient été agressées après moi. Mon seul but était que ça s’arrête. Je n’avais pas de volonté de demander réparation ». Beaucoup regrettent de n’avoir pas parlé plus tôt. « À l’époque, je ne pouvais pas imaginer que je n’étais pas la seule. Je ne pensais pas qu’on était aussi nombreuses. Quand je vois toutes ces femmes défiler, j’hallucine ! »
Et c’est par la parole de l’une d’entre elles, sur un forum internet, que se sont déployées, rassurées, plus assurées, celles des autres : « Quand elle m’a raconté, je me suis dit qu’il n’était pas possible de laisser faire. »
hopital-abandonne-moscou-russie-15Si ces femmes n’ont pas parlé plus tôt, c’est pour mille raisons qui leur appartiennent et dont on ne peut parler sans les trahir. Même s’il est difficile de ne pas projeter sur elles nos propres terreurs, tous nos silences face aux agressions, aux gestes intrusifs, au viol quotidien et ordinaire de nos intégrités physique et psychique. Parce que nous sommes construites pour puer la vulnérabilité et parce que notre silence et notre honte sont organisées de manière tellement efficace.
Mais il faut dire que si André Hazout a pu violer au moins trente patientes depuis les années 80, dans le cadre de ses fonctions, c’est avec la quasi bénédiction du Conseil de l’Ordre des Médecins. Car dès 1985, le Conseil de l’Ordre reçoit des dénonciations de ses pratiques. En 1988, un homme contacte ledit Conseil pour se plaindre des agissements du médecin sur son épouse. En 1990, un courrier est envoyé disant en toutes lettres « j’ai été abusée ». D’autres courriers sont envoyés et reçus en février et novembre 1996. En 1999, au moins un coup de téléphone est passé. Le docteur Hazout ne sera radié définitivement du Conseil de l’Ordre qu’en 2013.

S’admettre à soi-même que l’on a été violé.e est souvent un chemin long et difficile. Arriver à parler implique la lente restauration d’une estime de soi piétinée, des soutiens et interlocuteur.trices dans lesquel.les on peut placer sa confiance. Et quand il s’agit de dénoncer un ponte dans son domaine, celui par lequel est arrivée la reconnaissance sociale majeure et distinguée de votre statut de femme, la maternité… il en faut des forces pour l’ouvrir. Il faut dire combien, dans ces différentes étapes, le moindre bâton dans les roues peut faire exploser toutes les intentions de se reconstruire dans la parole et de trouver des moyens de protéger d’autres personnes vulnérables d’agissements similaires.
Le Conseil de l’Ordre, dont plusieurs représentants sont venus s’expliquer sur ses « carences » et « dysfonctionnements » à la barre, a poussé l’indécence jusqu’à vouloir se porter partie civile dans le procès. Ce qui n’a pas été permis par l’un des avocats de l’accusation et a quand même été dénoncé comme une manœuvre assez immonde de blanchissement de leur collaboration active. Collaboration qui a permis à André Hazout de violer des dizaines de patientes. Les déclarations d’un ancien secrétaire adjoint du Conseil de l’Ordre, en charge des dossiers de plaintes reçues, sont explicites : « Vu la très grosse clientèle du Dr Hazout, il y a des exercices qui présentent plus de risques que d’autres… » Il va de soi, qu’un ponte, exerçant dans le 17ème arrondissement de Paris, décoré de la légion d’honneur en 2006, et pratiquant des dépassements d’honoraires vraisemblablement exorbitants, a dû rendre bien des services à des gens de la haute. Périlleux de remonter les bretelles de ce genre de sale personnage confit dans la thune, les honneurs et les relations. C’est un exercice moins risqué, cela va de soi, de pinailler auprès de médecins de bas étage qui payent en retard leurs cotisations. On lit aussi dans ses mots sa révérence de la caste des dominants : « Si nous avions été informés par quelqu’un de [la] notoriété et de [la] qualité [du docteur Frydman, collègue du Dr Hazout et gynécologue renommé lui aussi] qu’il y avait quelqu’un dans son service aux comportements anormaux, nous aurions sévi. » Son témoignage transpire la hiérarchie indécrottable qu’il perpétue entre la parole de patientes violées et la parole de praticiens de qualité, à la renommée incontestable dont l’éthique ne souffre aucun doute. Hazout était de ces praticiens de qualité, à la renommée indiscutable.

Il y aurait tant à dire sur ce procès, qu’un tout début d’analyse s’imposait, malgré ses aspects parcellaires, raccourcis et non-développés. Il y aurait tant à dire…
La défense d’André Hazout, par exemple, aurait mérité un décorticage en règle, tant elle est digne de figurer aux annales du croisement hideux entre le pouvoir médical et la domination masculine conjugués dans cet homme. Par malheur, mais sans hasard. André Hazout parle, et c’est innommable : « Je comprends qu’elles se soient laissées entrainer par mon charme (…), je ne pensais pas qu’elles m’idolâtraient à ce point. » Bien qu’il sache aussi adopter tous les codes du tribunal, pour être jugé comme leur semblable, un de leurs pairs : « Si embrasser sur les cuisses est une agression sexuelle, alors oui, j’ai fait une agression sexuelle. Mais je ne les ai ni forcées, ni contraintes, ni surprises (exacte définition pénale du viol). À aucun moment je n’ai senti de réticence. » ; « Je ne suis pas un violeur, je n’ai jamais violé personne. » ; « Aujourd’hui, après trois semaines d’un long débat difficile, très dur, je réalise tout le mal que j’ai pu engendrer sans le vouloir, sans m’en rendre compte, et je veux demander pardon à ces femmes, à mon épouse et à mes pairs.« , tout en réclamant de ne pas être condamné « pour l’exemple ».
Son avocate s’est permis un « il est incontestable qu’A. Hazout s’est un certain nombre de fois mal comporté, mais ce n’est pas un criminel » qui reste une lecture plutôt euphémisée des faits vraiment cradingues relatés trois semaines durant. Hazout n’est pas juste un sale garnement qui a fait une grosse bêtise. Elle se permettra même d’être plus qu’insultante avec les patientes violées en déclarant que : « La frontière entre l’admiration et la séduction est fragile. » Comme de nier sans complexes la réalité sociale du viol en déclarant « mais un viol, ce n’est pas une question, c’est un fait hurlant. » La défense de sa classe sociale prime par trop souvent sur la défense de sa classe de sexe. Me Caroline Toby nous en fait l’éclatante démonstration.
En effet, nous serons moins surpris.es de savoir que l’autre avocat de la défense, Me Francis Spintzer, a pu déclarer dans sa plaidoirie finale : « Vous allez condamner André Hazout, mais je vous demande de répondre « non » à la question des viols (…), vous le déclarerez coupable d’avoir commis des atteintes sexuelles, mais vous écarterez la circonstance aggravante de la vulnérabilité des victimes et de l’autorité qui s’attache à la qualité de médecin gynécologue. » Il va de soi qu’il a accueilli la condamnation de son client avec « déception ». Me Spintzer a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal en affirmant que « le combat continue ». On ne pouvait en attendre moins dans la mesure où la défense des violeurs, la sublimation du viol comme modèle des rapports et l’écrasement par le mépris des personnes ayant subi un viol est de tout temps, et dans bien des cultures, un ciment social dont les puissants ne peuvent se passer.
Après les trois semaines de débats, l’avocate générale avait requis contre André Hazout une peine de douze années de prison. Sur ces douze années, elle réclamait dix années incompressibles, c’est-à-dire sans possibilité d’aménagement de peine, parce que c’est le « minimum pour un crime ». Elle demandait que cette peine soit assortie d’une interdiction d’exercer. En même temps, Hazout est un vieux croulant dégueu, peu de chance qu’il ait pu repartir au turbin. La cour et les jurés ont délibéré quatre heures durant pour prononcer une peine de huit années, assortie de l’interdiction d’exercer. Huit années, c’est affirmer qu’Hazout n’est pas un criminel, que ses actes relèvent du délit.

hopital-abandonne-moscou-russie-20Qu’il soit bien clair que je ne ferai aucun commentaire sur la peine d’André Hazout, je suis de ces gens qui refusent, théoriquement au moins, d’exercer le moindre pouvoir sur leurs congénères, et qui en toutes circonstances refusent de prétendre participer à l’organisation ou à la gestion de ce monde. Néanmoins, je pense que la justice, comme la médecine, a des rôles et fonctions sociales précises, et notamment celle de s’adresser directement au corps social. Cette peine, je la reçois donc comme un message très clair. J’étais fin janvier au procès en appel de Philippe Lalouel, un prisonnier longue peine, que j’ai vu être condamné à dix-sept années de prison pour avoir braqué trois agences postales avec une arme volontairement non-chargée. Philippe, qui à 46 ans a passé 23 années de sa vie en prison a été contaminé par le VIH lors d’une transfusion sanguine à l’hôpital, en 1986. J’ai vu cet homme, encore debout malgré tout, la taule, la maladie, l’isolement, malgré sa vie volée… j’ai vu ce survivant dire qu’il n’a pas violenté les guichetières, mais que c’est le jeu dans un braquage de faire peur à celui ou celle qui tient la caisse. J’ai vu les guichetières bien obligées d’assumer que si elles sont revenues à l’appel, c’est pour s’assurer que la peur qu’elles ont vécue, leurs traumatismes soient validés par des années de prison ferme, encore plus, toujours plus… c’est à l’aune du traumatisme que ce calculent les indemnités. Mais elles ont eu beau tenter, marionnettes de la Banque Postale, appâtées par le gain, de faire passer une grosse trouille pour des violences, c’était risible, car de violences il n’y a point. Pour la peur infligée à ces femmes, qu’il reconnaît, et pour laquelle il s’excuse, Philippe a été condamné à rester en prison jusqu’en 2039. Tant pis si le sida ou la taule le crèvent avant qu’il n’ait eu une chance de vivre…
Parions qu’en 2022, s’il n’est pas mort, Hazout sera en train de se refaire une santé avec le magot soutiré aux femmes dont il jouissait par-dessus le marché. Parions en tous cas que si l’un des deux meurt en prison, ce sera Philippe, car Hazout, de par sa position sociale, bénéficiera sûrement, lui, le vieux libidineux, de la loi Kouchner, contrairement à la majorité des prisonnier.es atteint.es par le sida.

Alors c’est on ne peut plus clair, à vous tous et toutes qui êtes vulnérables pour quelque raison que ce soit, à un moment donné de votre vie, retenez bien que l’argent que vous avez mis à la banque est défendu avec un acharnement singulier par la justice, tandis que l’intégrité de vos corps ne vaut rien. Retenez que la société par sa mascarade judiciaire enfermera jusqu’à l’élimination les méchants braqueurs qui en veulent à l’argent des banques parce qu’ils en ont besoin, mais que si vous avez été contraint.es à l’avilissement, au viol, si votre intégrité a été malmenée, niée, annihilée, la réponse judiciaire le martèle : c’est bien moins grave.
Il va falloir que nous inventions des manières de ripostes ensemble, par la parole, par l’écriture, par l’entraide active, par l’action, mais que nous arrêtions d’imaginer une seconde que nous valons plus que les moyens de spéculation que nous offrons à la Banque Postale. Ou que la justice n’existe que pour réparer les torts que nous pourrions subir.
Ils défendent la propriété, nous combattons pied à pied l’appropriation de nos corps à leurs desseins…
Nous ne sommes pas du même bord, et c’est irréductible.

C.